Le prolapsus génital chez la femme est une affection courante mais souvent mal comprise. Il se définit comme une hernie de la cavité vaginale (ou colpocèle), impliquant la descente d’un ou plusieurs organes pelviens. Différents compartiments peuvent être touchés, incluant la vessie (cystocèle), l’utérus (hystérocèle) ou le rectum (rectocèle).
Symptômes et impacts
Le symptôme clé est la perception d’une boule vaginale, qui peut parfois correspondre à une extériorisation totale d’un organe. Les patientes peuvent également ressentir une pesanteur pelvienne, des troubles urinaires (urgenturie, mictions fréquentes), et parfois des troubles ano-rectaux tels que la constipation terminale. Lorsque le prolapsus atteint un degré avancé, il peut affecter la qualité de vie, limiter les activités physiques et professionnelles, et altérer la fonction sexuelle. Cela peut également entraîner des conséquences psychologiques comme la dépression ou l’anxiété.
Évaluation et diagnostic
Lors de la première consultation, il est essentiel de comprendre les symptômes et leur impact sur la qualité de vie. Les facteurs aggravants incluent des éléments modifiables comme l’obésité, la toux chronique ou la sédentarité, mais également des facteurs non modifiables tels que l’âge ou les antécédents gynéco-obstétricaux.
Les prolapsus sont classés selon l’échelle de Baden Walker, qui va de 0 (aucun prolapsus) à 4 (extériorisation maximale). Une évaluation multidisciplinaire est souvent recommandée pour décider de la prise en charge appropriée.
Options de traitement
La prise en charge du prolapsus peut être médicale ou chirurgicale :
Traitements médicaux
- Mesures hygiéno-diététiques : Une perte de poids, la gestion de la constipation et la promotion d’une activité physique régulière sont recommandées.
- Pessaires : Ces dispositifs permettent de soulager les symptômes et d’améliorer la qualité de vie. La pose d’un pessaire est souvent envisagée avant tout traitement chirurgical.
- Rééducation périnéale : Elle est indiquée pour les cas modérés et peut être combinée avec l’utilisation d’un pessaire.
Interventions chirurgicales
- Chirurgie par voie vaginale : Cette méthode utilise les tissus de la patiente pour réparer le prolapsus sans prothèse. Elle est particulièrement adaptée aux femmes âgées ou fragiles.
- Promontofixation par coelioscopie : Cette intervention, incluant la pose de prothèses synthétiques, est privilégiée chez les patientes plus jeunes et offre de meilleurs résultats anatomiques à long terme.
L’Importance d’une approche individualisée
Chaque cas de prolapsus nécessite une approche personnalisée. En cas d’incontinence urinaire associée, il est souvent conseillé de traiter d’abord le prolapsus avant de réévaluer l’incontinence. La décision de recourir à une intervention chirurgicale est prise en concertation avec une équipe pluridisciplinaire.
Conclusion
Le prolapsus génital est une affection multifactorielle qui peut être efficacement pris en charge grâce à une évaluation approfondie et des traitements adaptés. Les patientes sont encouragées à consulter leur médecin dès les premiers symptômes afin de discuter des options disponibles.